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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le fil d'archal 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >> 20 mars 2018 2 20 / 03 / mars / 2018 17:38 zabor ou les psaumes de kamel daoud zabor ou les psaumes de kamel daoud ecrit comme un conte, ce livre est comme une poignée de pierres précieuses jetées sur un miroir! chaque phrase est ciselée avec une poésie bouleversante. "j'ai découvert un jour que le mot page est née du mot pays. quand on ouvre un livre, on pénètre un monde." roman d'apprentissage ou confession d'un orphelin qui a choisi de défier la mort en écrivant des histoires et en découvrant le pouvoir de l'écriture. peut-on sauver la vie des autres par ce don prodigieux ? " de tous les miens je suis le seul à avoir entrevu la possibilité du salut en écrivant. que se passe-t-il quand je dors ? c'est peut-être le temps mort de la mort en quelque sorte. un combat qui dure depuis trente ans dans la vie de zabor, celui de la vie contre la mort .il vit une enfance douloureuse, isolée, et son âme torturée puisée dans l'imaginaire est la seule consolation à toutes ses questions. il a la certitude que le monde ne doit sa perpétuité qu'à la nécessité de sa description par quelqu'un, quelque part. "et si il n'y avait pas de raisons ni d'ordre dans la mort, pourquoi devrions-nous en chercher dans la vie ? " "quand moi j'oublie, la mort se souvient." sous la plume de kamel daoud la calligraphie est un chant haut, un territoire de résurrection, l'alphabet un bestiaire, et l'écriture la seule ruse contre les cigognes de la mort. "parfois se pose la grande question du mal et celle du choix. que faire, en effet, quand sauver une vie équivaut à épargner un monstre ? le destin est un cahier comportant des fautes que l'on peut corriger. non, l'image n'est pas parfaite, je l'édicte autrement, nous sommes les mots d'un grand récit, consigné quelque part, mais nous sommes en quelque sorte responsables de nos conjugaisons." récit exalté qui remonte le temps, veut perpétuer la mémoire, traverse les œuvres littéraires comme des voyages, des révélations amoureuses, fable incantatoire d'une grande beauté lyrique , où la tragédie est transcendée. " la mort , qui avait écouté zabor avec plaisir, se dit en elle-même : j'attendrai jusqu'à demain; je le ferai toujours bien mourir quand j'aurais entendu la fin de son conte." barzakh (alger) 2017/ acte sud (france) 2017. hécate repost 0 published by hécate commenter cet article 11 février 2018 7 11 / 02 / février / 2018 13:33 l'ange rose de hortense dufour " un jour d'hiver particulièrement morose, je quêtais sur le site internet une adresse douteuse. le néon violet. relaxation, la fin de la solitude. le plaisir, les plaisirs. l'anonymat absolu. une adresse, un téléphone, un lieu de plaisir je n'étais pas assez sotte pour ne pas deviner un lieu salace, un abysse où l'on se perd, où l'on se retrouve. je ne savais pas..." la narration commence comme un journal intime, comme un murmure à soi- même. une femme se raconte, monologue avec ses souvenirs, s'interroge : " que faisais- je, femme décente, petite bourgeoise, épouse d'un général au club douteux le néon violet ? j'y étais allée, comme on s'engage dans un chemin embourbé, barré d'un grand sens interdit, comme ça, sans rien comprendre à ce besoin de glisser au hasard d'une indicible ornière." une fille de 16 ans et un mari épousé, follement par amour, de 12 ans son aîné. a quarante sept ans, elle n'est ni la plus jeune, ni la plus mince, ni la plus laide, dans ce club de rencontre, enroulée dans son manteau. elle regarde, spectatrice des plaisirs qui se déroulent ... des femmes harnachées de jarretelles de bustiers en acrylique rouge, noir, mauve. de longues bottes en vernis ou des mules à talons. la jeunesse de ces femmes avaient avait fichu le camp, goutte à goutte sans pitié. aucune ici, les hommes non plus, n'avaient accepté le banal affront du temps. le néon violet, cette solitude de chairs frottées, de rires...la monotonie salace d'un plaisir payé. un présent s'inscrivait dans la lubricité bienheureuse de ce lieu. là- haut, la fille, moi si je le voulais, si je le payais, sur le dos, sur le ventre, à genoux, léchant, léchée, mordue, branlée, branlant, chevauchant, fouaillée au fond de tous les orifices. une gymnastique infâme que l'amour eut magnifié. la solitude de la jouissance. ma récompense approchait. un albatros fonceur se posait face à moi. l'ange rose. l'amour est irrésistible ! - zangra ...soupiraient des voix. il était l'aimant unique pendant ce moment unique ; ce moment rose. devenais- je folle ?... je voulais l'emmener avec moi, l'emporter je ne sais où. la détresse coinçait ma gorge. j'étais tombée dans un coup de foudre. c'était la seconde fois de ma vie. c'était différent. une brûlure intense. un danger suave et sans limite. l'ange rose. il s'appelle zangra. l'arc adorable des lèvres .au début le mépris. il ne donnait rien. il montrait sa carte sanitaire. il parlait anglais, comprenait le français, disait quelques mots. etait- il bosniaque, serbe, croate, roumain ? zangra. - affection . il m'appelait ainsi : affection. l'ange rose était l'authentique danger d'amour. - mets - toi nue, c'est mieux. il attendit que je jetasse ces oripeaux de pute. je grelottais légèrement étendue sur le drap violet qui faisait office de couvre- lit. il me serra contre lui très fort. j'étais nue, il était vêtu de noir. nous fumions. la lumière devenait une léchure de lune. je baisais la petite étoile bleue à son cou. il eut une raideur imperceptible. - n'y touche pas. le spectacle d'un jeune homme très beau, si léger que ses bottes n'étaient même pas souillées de la boue du sol. zangra avait légèrement changé. il me regardait vraiment. nous n'avions pas besoin de la parole. mon approche du désir aussi avait changé. le désir est un sentiment complet. je désirais l'ange rose à en mourir, et je ne voulais pas faire l'amour avec lui. l'ange rose m'avait restitué le désir égaré. je ne savais pas du tout où cette passion m'entraînait. une certitude flambait : j'étais bien. j'étais libre de quelque chose qui m'étiolait. zangra n'avait que sa personne à donner : il l'offrait, sans concession, sans exigence, il l'offrait, il prenait aussi. je baisais ce corps, des cheveux aux pieds, de la cheville aux yeux qu'il fermait à la manière d'une femme amoureuse. - combien faut- il pour te rendre ta liberté ? - n'en parlons plus, je t'en prie. il n'y a pas de liberté. quelque chose d'immense nous unissait, nous, que tout allait séparer...." presque chaque livre est une rencontre en lien avec une exploration intime, une expérience, une recherche...peut- être pas à chaque fois... j'avais lu bon nombre des livres d'hortense dufour, puis je m'en étais détournée sans raison pour aller vers d'autres auteurs. il y a eut ce titre " l'ange rose". et j'avais voulu écrire une chronique...je ne l'avais pas faite...j'ai retrouvé des esquisses, et il n'est peut- être pas trop tard de parler d'un roman qui bouleverse... ( l'ange rose. hortense dufour. editions du rocher .2004 ) hécate. repost 0 published by hécate commenter cet article 22 octobre 2017 7 22 / 10 / octobre / 2017 10:45 interlude 24 je suis dans l'absence d'une présence dans la branche qui va mourir je dans le vide du ciel comme un oiseau blessé qui tombe je suis l'air qui va où il ne sait je cherche une présence qui n'est pas une présence faite d'absence lointaine un murmure inventé de fontaine un soleil qui ressemblerait à la lune mon cœur est un pavot qui rêve je m'absente de mon être, je ne suis plus que la transparence dans l'invisible un souffle qui passe et caresse un bonjour qui est comme un adieu une incertitude qui erre dans le soir une certitude de n'être rien qu'une absence un pas effacé qui trébuche sur la terre... hécate. repost 0 published by hécate commenter cet article 26 juin 2017 1 26 / 06 / juin / 2017 13:17 illustration yuri ovchinnikov dans le bleu pur de l'aube proche les étoiles filent tout près ; faut-il donc que v